Soldat Almire Huvé 1877-1916

 

 

 

 

Né le 8 novembre 1877 Aux Chapelles, canton de Couptrain. Classé services auxiliaires pour « pieds plats ». Cultivateur avant guerre, il est rappelé à l’activité par le décret de la mobilisation générale du 1er août 1914. Classé service armé en 1914 par décision de la commission spéciale de réforme de la Mayenne en novembre 1914.

Il arrive au 26e régiment territorial d’infanterie le 5 décembre 1914 et part pour le front le 27 avril 1915. A une date qui nous est inconnue, Almire Huvé passe au 330e régiment d’infanterie.

Dans la nuit du 12 au 13 juillet 1916, le 330e relève la 101e brigade dans le secteur de Lihons, sous une pluie presque continuelle. Les bataillons se relèvent entre eux dans le secteur du Bois etoilé, la Briqueterie, le Bois Madame, le saillant de Nuremberg, puis au camp des Chasseurs et à la Carrière Partizon. Le 20 juillet 1916, le 35e corps d’armée attaque. Le 330e RI (132e division) a une mission essentiellement défensive. Cependant, le régiment subit de lourdes pertes au cours des bombardements ennemis dues à l’insuffisance des abris. Le secteur est assez agité et il n’y a pas un jour sans blessés. Almire Huvé décède le 21 juillet 1916 sans doute peu après le terrible pillonage meurtrier de la veille par des obus de calibre 105 et 150.

 

 

 

Sources :

- Fiche d’incorporation militaire, AD de la Mayenne

- historique du 330e RI

- JMO du service de santé de la 132e DI, SHD Terre 26 N 438/11

- JMO de la 108e brigade, SHD Terre 26 N 525/10

Les JMO du 330e RI et de la 132e DI sont inexistants pour cette période.


06/02/2011
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Soldat Louis Fourreau

 

 

 

Né le 10 décembre 1872 à Saint-Julien-du-Terroux près de Lassay. Ce cultivateur sera ajourné de service militaire en 1893, étant fils aîné de sept enfants. En 1894, il effectue une année de service au sein du 103e régiment d’infanterie. Il accomplit quelques période d’exercice puis passe dans l’armée territoriale en octobre 1906.

Il est rappelé à l’activité par décret du 1er août 1914 et rejoint le 26e régiment d’infanterie territorial de Mayenne le 3 novembre 1914.

Le 26e RIT est alors engagé en Artois dans la défense d’Arras puis Neuville-Saint-Vaast.

En juin 1916, le régiment est à Verdun. Louis Fourreau appartient à la 6e compagnie sous les ordres du capitaine Feydit. Les territoriaux doivent sans relâche construire des réseaux de boyaux sous les tirs de barrage de l’ennemi. Leur secteur comprend Souville, La Caillette et Vaux. Le 3 ou le 4 juin (le JMO est assez imprécis), Louis Fourreau est blessé avec d’autres camarades de la 6e compagnie. Il décède à l’ambulance 235 de Chaumont-sur-Aire le 9 juin 1916. Peut être fut-il alors enterré dans le cimetière situé à la sortie du village, sur la route de Saint-Mihiel ?

 

Il repose aujourd’hui au sein de Nécropole Nationale "REMBERCOURT-AUX-POTS" dans la Meuse (tombe 1206).

 

 

Sources :

 

- Fiche d'incorporation militaire, AD de la Mayenne

- Historique du 26e RIT

- JMO du 26e RIT, SHD Terre 26 N 778

 

Merci à Stephan, Frédéric et Michel pour leur aide précieuse.

 


05/02/2011
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Sergent Alphonse Bourdon

 

 

Alphonse Bourdon est né à Cossé-le-Vivien le 26 février 1893. Avant guerre, il exerçait la profession de plombier zingueur. Jeune soldat de la classe 1913, il est incorporé au 124e régiment d’infanterie de Laval le 26 novembre de la même année, unité avec laquelle il part en campagne en août 1914. Virton, les Hauts-de-Meuse, Mont-devant-Sassey seront ses premiers combats.

Il est fait caporal le 13 octobre 1914. En septembre 1915, il est affecté au 154e régiment d’infanterie. Nommé sergent en octobre, il est grièvement blessé à la tête en Champagne le 5 novembre 1915 alors que le régiment tient le secteur « Parallèle de Védegrange ».

Alphonse Bourdon est cité à l’ordre de la brigade N°12 du 29 novembre 1915 : « Attaqué dans un petit poste à cinq reprises différentes dans la nuit du 4 au 5 novembre 1915, a sauté le parapet pour poursuivre les allemands à coups de pétards, blessé à la tête est allé se faire panser et est revenu à son emplacement de combat ».

 

Seconde blessure le 15 mai 1916 au bras gauche à la côte du Poivre à Verdun. En janvier 1917, il passe au 84e régiment d’infanterie, puis en mai, rejoint l’armée d’orient au sein du 175e régiment d’infanterie. Il est rapatrié en France en avril 1918 pour maladie et est muté comme instructeur au camp de Sillé-le-Guillaume, dans la Sarthe, auprès de l’armée polonaise en constitution. Il est finalement envoyé en congé illimité de démobilisation le 4 septembre 1919.

 

 

 

 

 

Titulaire de la Croix de Guerre avec étoile de bronze, Alphonse Bourdon recevra la Médaille Militaire par décret du 17 juillet 1934, puis sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1979.

Il est inhumé au Père Lachaise, à Paris XXe. Aux dires de notre ami Christophe Lagrange, monsieur Bourdon, voisin de ses parents, « conservait de sa blessure à la tête un éclat d'obus que l'on pouvait apercevoir par moment sous la peau de son crâne... ».

 

 

 

 

Merci à Christophe Lagrange pour les documents fournis. Christophe anime depuis plusieurs années trois blogs consacrés à la Grande Guerre :

 

 Blog sur le 147e RI :

 Blog sur le 347e RI :

 Blog du 409e RI

 

 

Sources :

 

- Historique du 124e RI

- Historique du 154e RI

- Documents personnels

 

 


03/02/2011
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Capitaine Wurtz Fernand (1877-1915)

 

 

 

Né le 23 mars 1877 à Crépy-en-Laonnois (Aisne). Saint- cyrien de la promotion « Marchand (1898-1900) ». Mort pour la France à Perthes-les-Hurlus le 19 février 1915.

 

Citation à l'ordre de l'armée :

 « Grièvement blessé le 22 août, revenu en décembre, a pris, le 19 février, le commandement de sept compagnies d'attaque en remplacement d'un chef de bataillon blessé. A, avec autant d'énergie que de bravoure, entraîné les colonnes d'attaque à la tête desquelles il est tombé mortellement blessé ».


31/01/2011
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Le sous-lieutenant Emile Launay 1889-1914

 

 

 

Né le 18 mai 1889 à Laval. Fils de Monsieur Emile Launay, chef de bataillon au 71e régiment d’infanterie, ancien combattant de 1870/1871 et décédé en 1905. Etude à Saint Charles (1893-1901) de Saint-Brieuc puis à Saint-Vincent de Rennes (1901-1907). Engagé volontaire pour 3 ans en 1907 à la mairie de Laval. Sergent au 124e RI en 1911. Ecole Militaire d’Infanterie promotion « Lutzen 1912-1913 », rang 212 sur 259 élèves. Sous-lieutenant au 115e RI le 1er octobre 1913.

 

L’officier accueille avec enthousiasme la déclaration de guerre. Il écrit le 1er août 1914 à sa mère : « L’ordre est arrivé ce soir. Inutile de te dire qu’officiers et soldats prennent fort bien la chose. Quant à mon « grand » je suis persuadé qu’il est aux anges : depuis le temps que nous préparons tout, si patiemment, dans tous les détails ! Combien d’officiers, et papa entre autres, ont-ils disparus avec regret en pensant à la revanche ! »

 

Le 5 août 1914, le 115ème régiment d’infanterie quitte Mamers pour se porter aux frontières. Il fait partie du 4eme Corps d’Armée (8eme Division, 16eme Brigade). Le régiment est sous les ordres du Colonel Paul Gazan, Saint-cyrien de la Promotion « La Grande Promotion 1874-1876 », breveté d’Etat Major ayant suivi les cours de l’Ecole Supérieure de Guerre. Le jour du grand départ l’atmosphère est électrique. Le camarade d’Emile, le sous-Lieutenant de réserve Olivier Guilleux, note dans ses carnets : « Aux haltes, il était très difficile de maintenir l’ordre, les soldats sortaient dans les gares, avaient toujours quelque chose à acheter, des conversations s’engageaient avec les civils. Partout, on nous acclamait (…) ».

Débarqué à Verdun, le régiment ne connaît d’abord que des missions défensives. Il stationne à Gremilly, Azannes, Romagne-sous-les-Côtes. Cette attente frustre les jeunes officiers pressés d’en découdre : « Ce matin, lever à trois heures, nous avons attendu l’ennemi en vain. Pas même un Uhlan. Décidément, la guerre ce n’est pas sérieux » écrit, désabusé, Olivier Guilleux à la date du 10 août. Il ajoute le lendemain : « Sans doute sommes-nous fiers d’appartenir au 115e, mais, nous envions un peu les régiments déjà engagés qui se sont couverts de gloire ». Probablement fait-il ici référence au combat de Mangiennes du 10 août au cours duquel le 130eme régiment d’infanterie de Mayenne a subi d’énormes pertes en se lançant inconsciemment à l’assaut. Cependant, ce sentiment de courir vers la gloire est unanimement partagé. Félix, le frère d’Emile, envoie le 14 août quelques mots à la famille : « Tout le monde est plein d’espoir pour l’avenir. Je ferai vaillamment mon devoir en pensant à mon père ».

Marches et contre marches alternent. Les hommes souffrent sous la lourde capote de drap bleu modèle 1877. A l’étape, les officiers de la 7ème compagnie n’ont guère de temps pour eux : « J’ai oublié mon rasoir, je m’en console en pensant qu’un menton barbu ça fait plus martial. Mon capitaine a une barbe poivre et sel qui lui donne une figure si drôle qu’il en rit lui-même. Launay, mon camarade sous-lieutenant a une barbe d’or frisottée » souligne Guilleux. On retrouvera étrangement cette symbolique de la barbe chez un autre officier, le sous-lieutenant Robert Porchon, camarade de Maurice Genevoix au 106ème de ligne : « Mais aussi si tu voyais ma barbe » écrit-il à sa mère en janvier 1915, «  ça me donne de l’autorité (…) ».

 

 

  

La veste du sous-lieutenant Launay 

 

 

 

 

Le patronyme apparait encore inscrit au crayon

 

 

Le 21 août 1914, enfin ça y est ! Le 115ème RI quitte Delut au petit matin pour marcher vers la frontière belge. Les ordres sont d’occuper Virton et d’en garder les débouchés. Sous une chaleur lourde, le 2ème bataillon du commandant Graff s’installe sur la route d’Ethe, en avant poste. La 7ème compagnie prend cantonnement dans un couvent de religieuses. « Le capitaine Frère, Launay et moi dînons silencieusement. Pourtant, notre menu préparé par des religieuses est abondant, varié, excellent, bien arrosé de vin et de bière. Le capitaine Frère nous confie en secret que nous prenons l’offensive et que nous marchons dans la direction d’Etalle, qu’à notre gauche, la bataille fait rage. Demain, il faudra se battre. Nous nous quittons sur de fortes poignées de mains ». Pourtant personne à l’Etat Major ne croie à un combat sérieux. L’ordre d’opérations pour le 22 présente la marche à exécuter comme un simple changement de cantonnements, malgré les appels à la prudence des habitants.

A Virton, la 7/115 va être relativement épargnée. Retranchée sur la route d’Ethe, elle n’aura pas à monter à l’assaut des positions allemandes. Le 23 août, le régiment se porte sur Mont-Quintin. Puis c’est la retraite derrière la Meuse. Le 27, le 115e régiment d’infanterie est encore engagé à Doulcon. Le 1er septembre, le 4e corps d’armée est relevé par le 6e. Le régiment a déjà subi de lourdes pertes.

 

Le 6 septembre, le 115 est lancé dans la bataille de la Marne. Emile Launay écrit le 11 du même mois: « Nous poursuivons les allemands qui se replient en vitesse devant nous. Du train où ils vont, il n’y en aura bientôt plus en France. » Après une succession d’ordres et de contres ordres, il franchit l’Oise au pont de Montmacq le 14 septembre. Remontant par Tracy-le-Mont, Tracy-le-Val et Carlepont, Le 115e RI est arrêté devant Pontoise le 15 au soir. « Le 2e bataillon, qui, à partir de Hesdin n’a pas suivi le mouvement du régiment, marche vers Cutz et passe la nuit près de ce village » nous apprend le JMO. La section Guilleux s’égare alors et perd le contact avec la compagnie lors de la traversée du bois. « Je suis à l’extrême gauche. C’est Launay et le capitaine Frère placés à droite qui assurent la direction ». C’est la dernière fois que les trois hommes se sont vus. Le sous-lieutenant Guilleux est blessé le 16 septembre dans le secteur de la ferme Le Mériquin puis fait prisonnier.

Le même jour le capitaine Frère est tué alors que la 7e compagnie est engagée du côté de Caismes. C’est le sous-lieutenant Launay qui prend le commandement de l’unité.

 

A partir du 20 septembre, c’est la course à la mer. La 8e division se porte vers Roye, traversant l’Aisne à Choisy-au-Bac. Roye est conquis le 22 vers midi.

Le 23 septembre, le 2e bataillon cantonne à Gruny.

 

 

 

 Fond de carte, SHD Terre 26 N 109

 

 

Le 24 septembre, le 115e se rassemble vers 6 heures au sud de Thilloy. A 11 heures, ordre est donné au 1er bataillon de se porter entre Fonches et Hattencourt (sur la croupe pour barrer la route Paris-Lille) au 2e bataillon d’occuper le sud de Crémery, et au 3e bataillon de stationner à Sept-Fours.

Voici le récit des combats donné par le JMO :

- 13h30 : le 1/115 ne peut atteindre Hattencourt et se fixe dans des tranchées à l’ouest de Liancourt

- 14h00 : le 2e bataillon reçoit l’ordre d’aller occuper une position en avant de Crémery, face à Liancourt et au bois de Liancourt. Crémery est violemment bombardé et les pertes sont considérables

- 15h00 : le 117e ayant évacué ce bois, le 3e bataillon est attaqué. Il envoie le peloton de la 11e en repli derrière lui

- 16h00 : le 3/115 évacue Sept-Fours. La 6e compagnie contre attaque sur Liancourt. Le sous-lieutenant Niot est tué et une partie de l’unité faite prisonnière.

- 16h30 : le 2e bataillon est attaqué puis débordé sur sa droite (Capitaine Menez blessé, sous-lieutenant Launay tué) et est obligé de se replier sur la ferme de l’Abbaye et Gruny.

 

En réalité, le sous-lieutenant Emile Launay sera porté disparu. Dans le procès-verbal d’audition de témoin rédigé en juillet 1915, il est précisé que l’officier a dû être tué. Le témoin, le sergent Benoist Henri de la 7e compagnie, affirme que son chef a été tué d’un éclat d’obus. Ses hommes essayèrent en vain d’emporter son corps. Mais les allemands avaient déjà conquis le terrain.

 

 

 

 

Plaque du souvenir en l'église Saint Vénérand à Laval

 

 

 

 

Emile Launay sera cité à l’ordre du corps d’armée : « Jeune officier, plein de courage, très aimé de sa troupe. Tué le 24 septembre 1914 à Roye (Somme), en portant sa compagnie à l’attaque ».

 

 

Sous-lieutenant Félix Launay

 

 

Félix Launay, frère d’Emile, né à Paris en 1885 et sous-lieutenant au 73e régiment d’infanterie, sera tué le 6 septembre 1914, quelques jours à peine avant son cadet.

 

 

 

 

 

« La Grande Guerre d’Olivier Guilleux », Geste éditions 2003

« Carnets de route », sous-lieutenant Robert Porchon, La Table Ronde 2008

Historique du 115e régiment d’infanterie 1914-1918

Livre d’Or du lycée Saint Charles de Saint-Brieuc

JMO du 115e régiment d’infanterie, SHD Terre 26 N 681

 

 

 

 

 

 

 


30/01/2011
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