Portraits de combattants


Deux diplomes comme souvenirs ...

  

Voici deux diplomes de "Morts pour la France" attribués après guerre aux familles qui en faisaient la demande. Ils sont issus tous deux d'une collection privée.

 

PAVIE Gustave François Constant né le 2 septembre 1888 à Sainte-Suzanne. Caporal au 130e régiment d'infanterie, Mort pour la France le 10 août 1914 à Mangiennes (Meuse)

 

 

 

FOURNIER Jean Baptiste Paul, né le 24 mai 1892 à Saint-Georges-le-Fléchard. Soldat cycliste au 117e régiment d'infanterie, Mort pour la France le 17 décembre 1914 à Etinehem (Somme)

alors que le régiment attaque Montauban.

 

 

 

 


03/03/2013
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Simone Weil : une enfance en Mayenne 1915/1919

 

 

 

Le père de la future philosophe, Bernard Weil, médecin, est mobilisé au sein du Service de Santé. Il est affecté à Neufchâteau, puis Menton et Mayenne. Puis ce sera L'Algérie, Chartres et Laval. La famille le suivra partout sauf lorsqu'il partit en colonne au sud de Constantine.

Simone Weil enfant habitera Mayenne entre avril 1915 et août 1916 lorsque son père sera affecté à l'hôpital situé sur l'emplacement actuel du collège de Sévigné. Ils trouveront à louer une maison dont le jardin contenait une immense variété de roses.

A Mayenne, Simone et son frère André entameront une correspondance avec des filleuls de guerre. Simone se trouvait être la marraine de Louis Craigny dont nous ne savons malheureusement rien. Sa biographe, Simone Pétrement, indique que la petite fille lui envoyait très souvent des colis et travaillait pour en augmenter le nombre.

L'association du Patrimoine du Pays de Mayenne est toujours à la recherche de la maison qui a accueillie la philosophe.

 

 

 

 

 

 

La famille Weil vint habiter à Laval en août ou septembre 1917. Bernard Weil était alors affecté dans le service du chirurgien Alexandre. Ils logèrent d'abord à l'hôtel de l'Ouest. La famille partait très souvent en bicyclette pour de longues ballades le long de la Mayenne.

Puis ils trouvèrent une petite maison au 10 rue Hoche qu'ils nommèrent très vite « le métro », eu égard au passage voûté situé dans le jardin. André fut envoyé au Lycée de garçons, en 3e A, et sa sœur au Lycée de jeunes filles. Simone prit des cours de piano.

Les Weil ne quittèrent Laval qu'en janvier 1919 après la démobilisation de leur père.

Le 1er juin 2007, l'association des Amis du Vieux Laval apposèrent une plaque sur la maison d'enfance en hommage à la philosophe.

 

Sources :

 

  • La vie de Simone Weil, Simone Pétrement, Fayard

 


10/02/2013
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Le dernier voyage...

 

 

 

Les Archives Départementales fourmillent de petits dossiers très intéressants. Voici la liste non exhaustive des restitutions de corps des prisonniers de guerre inhumés en Allemagne pour l'année 1926. A notre grand regret, il s'agit en effet de la seule année concernée par ces documents. Ce travail a été effectué à partir de la lecture des bulletins individuels collectés.

 

 

Bessière Henri, soldat au 130e RI, exhumé à Christerode le 4 juin 1926, dernière destination commune d'Andouillé. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Andouillé.

 

Geslin Edouard, soldat au 124e RI, exhumé à Altdamm le 5 mai 1926, dernière destination commune de Sainte-Suzanne. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Evron.

 

Moriceau Henri, soldat au 124e RI, exhumé à Henberg le 3 mai 1926, dernière destination commune de Renazé. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Renazé.

 

Plumail Joseph, caporal au 104e RI, exhumé à Sigmaringen le 30 avril 1926, dernière destination commune de la Bazouge des Alleux. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Martigné.

 

Doucin Francis, maréchal des logis au 1er régiment de chasseurs, exhumé à Treysa le 8 juin 1926, dernière destination commune de Craon. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Craon.

 

Denis Jules, sergent au 24e RI, exhumé à Karlsruhe le 21 avril 1926, dernière destination commune de Laval. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Laval.

 

Madeline Daniel sergent au 324e RI, exhumé à Rastatt le 16 avril 1926, dernière destination commune de Laval. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Laval.

 

Mordefroy Georges, soldat au 330e RI, exhumé à Hammelburg le 26 avril 1926, dernière destination commune de Saint-Pierre-sur-Orthe. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Sillé-le-Guillaume.

 

Bonneau Victor, soldat au 324e RI, exhumé à Francfort s/o le 8 avril 1926, dernière destination commune de Montourtier. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Montsurs.

 

Guillemot Louis, soldat au 104e RI, exhumé à Heilbronn le 12 mars 1926, dernière destination commune de Villaines-la-Juhel. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de Villaines-la-Juhel.

 

Rouillard Vital, soldat au 166e RI, exhumé à Lamsdorf le 15 mars 1926, dernière destination commune d'Evron. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Evron.

 

Chevillard Victor, soldat au 124e RI, exhumé à Cottbus le 29 mars 1926, dernière destination commune de Thuboeuf. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Couterne (Orne).

 

Caillard Ernest, soldat au 165e RI, exhumé à Cottbus le 29 mars 1926, dernière destination commune de Bazouges. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Château Gontier.

 

Riou Charles, soldat au 324e RI, exhumé à Siebow le 30 mars 1926, dernière destination commune de Laval. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Laval.

 

Souchard paul, caporal au 124e RI, exhumé à Amberg le 17 février 1926, dernière destination commune de Laval. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Laval.

 

Bourgin Auguste, sergent au 324e RI, exhumé à Neu Ulm le 22 février 1926, dernière destination commune de Voutré. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Voutré.

 

Riou Charles, soldat au 324e RI, exhumé à Siebow le 30 mars 1926, dernière destination commune de Laval. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Laval.

 

Véron Louis, soldat au 25e RIT, exhumé à Schwamstadt le 9 février 1926, dernière destination commune de Launay-Villiers. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Saint-Pierre-la-Cour.

 

Janvier Jean, soldat au 130e RI, exhumé à Sagan le 17 janvier 1926, dernière destination commune de Jublains. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Mayenne.

 

Ledain Félix, soldat au 330e RI, exhumé à Gitten le 8 février 1926, dernière destination commune de Hardanges. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination La Chapelle-au-Riboul.

 

Gallienne Louis, caporal au 103e RI, exhumé à Altengrabow le 7 janvier 1926, dernière destination commune de Le Pas. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Le Pas.

 

Jupin Henri, soldat au 135e RI, exhumé à Remscheid Papenberg le 2 décembre 1925, dernière destination commune de La Chapelle Rainsouin. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Montsûrs.

 

Lepage Alfred, soldat au 254e RI, exhumé à Richen le 4 décembre 1925, dernière destination commune de Bonchamp-les-Laval. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Laval.

 

Langlois Baptiste, soldat au 254e RI, exhumé à Wetzlar le 11 décembre 1925, dernière destination commune de La Bazouge-de-Chéméré. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Bazougers.

 

Ruan Ernest, soldat au 24e BCP, exhumé à Hamm le 2 janvier 1926, dernière destination commune de Gennes. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Gennes.

 

Garnier Eugène, soldat au e RI, exhumé à le 17 juillet 1924, dernière destination commune de Ahuillé. Gare de chargement Sarrebourg. Gare de destination Montigné.

 

 

 

 

Sources :

 

- Archives Départementales de la Mayenne, 3 R 429

 

 

 

 

 

 


26/01/2013
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Les disparus (2): fausse rumeur sur un faux disparu...

 

 

 

 

Dans le quotidien « L'Echo de la Mayenne » daté du 9 mars 1915, on pouvait lire un entrefilet annonçant « la mort glorieuse » de M. Georges Foulon, vicaire à Mézangers, lors d'un assaut d'infanterie le 19 février de la même année. Le journaliste précisait quelques lignes plus loin, que le jeudi précédent, un service avait été célébré dans la paroisse de Grazay pour le repos de l'âme du Sous-lieutenant Foulon originaire de cette commune.

L'information fut notamment reprise par le Bulletin Paroissial d'Andouillé N°36 du 14 mars 1915 et par la Semaine Religieuse du Diocèse de Laval.

Somme toute, une nouvelle tristement banale en ces temps tragiques. En vérité nous en sommes loin ! Cette nouvelle, absolument fausse, sera démentie quelques jours plus tard dans les colonnes de ce même quotidien.

Retour sur ce « couac » journalistique d'un vrai-faux disparu.

 

1- Qui est Georges Foulon ?

 

Il est né à Grazay, commune du canton de Mayenne-est, le 3 octobre 1889. Georges Foulon effectue son service national en 1910 dans les rangs du 130e RI de Mayenne. Il est alors recensé comme étant étudiant en théologie. Georges est nommé caporal en 1911 puis sergent en 1912, pour être finalement renvoyé dans ses foyers en septembre 1912. Il loge un temps au 41 de la rue du Mans à Laval. En octobre 1913, il est nommé vicaire à Mézangers où il prend ses quartiers au presbytère.

L'abbé Foulon est rappelé à l'activité au 130e RI le 1er août 1914 et part pour le front avec son régiment le 5 août. Il est lancé dans les premières batailles de l'été à Mangiennes et Virton. Le 12 novembre 1914, Georges Foulon est nommé Sous-lieutenant à titre temporaire .

 

 

 

 

2- L'attaque sur Perthes-les-Hurlus

 

Le 19 février 1915, le 130e RI est chargé de mener l'assaut sur le bois 212 en avant de Perthes. Nous avons déjà relaté ici ce combat titanesque en sous bois par un temps pluvieux.

A 24 ans, Georges Foulon est chef de section à la 3e compagnie commandée par le Sous-lieutenant Raoul Hyon, du même âge, originaire de Paris et Saint-Cyrien de la promotion des « Marie-Louise 1911 1913 ». Le troisième officier de l'unité est le Sous-lieutenant Henri Mitraud, 21 ans, originaire de Haute-Vienne.

A 6h00, les 4e (Lieutenant Ecorcheville) et 3e compagnies attaquent de concert la lisière sud du bois 212. Rapidement, des feux de face et de flanc clouent les hommes sur place. Dans la mêlée, tous les cadres disparaissent. Si le JMO mentionne effectivement les Sous-lieutenants Hyon et Mitraud comme disparus, leur camarade Foulon apparaît dans la liste des tués, avec cependant un point d'interrogation qui en dit long sur la certitude des pertes.

Incertitude qui s'explique aisément puisque bon nombre d'hommes sont restés entre les lignes et qu'il est donc difficile de savoir s'ils sont morts ou non.

 

 

 

 

3- Le méa-culpa de l'Echo de la Mayenne

 

Dans son édition du 21 mars 1915, soit 12 jours après la fausse annonce du décès de Georges Foulon, le quotidien lavallois publie deux extraits de lettres adressées au frère de l'officier, vicaire à Saint-Denis-de-Gastines, qui démentent la version de la mort de l'abbé.

 

Le premier extrait n'a pas d'expéditeur nommé : « Monsieur l'abbé. Je voudrais bien vous faire savoir que monsieur l'abbé votre frère est prisonnier de guerre depuis le 20 février. Il se porte très bien. Il dit sa messe tous les jours ... »

 

Le second est envoyé par l'abbé de Salles, aumônier du 130e RI : « L'abbé Georges Foulon a disparu vers 6h00 du matin dans une première charge contre les tranchées Allemandes à Perthes. Il est certain qu'une partie de sa section a été faite prisonnière et je compte qu'il a dû subir le sort des soldats de sa compagnie qu'il avait si brillamment menés à l'assaut et que son calme et son sang froid ont dû sauvegarder au moment critique où toute résistance devenait impossible. Comme la première attaque de 6h00 du matin s'était portée en avant des tranchées que nous avons conquises vers 11h00, il est encore impossible d'identifier les morts qui sont en avant de nos lignes, il faut attendre que nous avons fait un nouveau bond en avant. Malgré certains ont-dit, je ne croirai à la mort de M. l'abbé Foulon que lorsqu'on l'aura identifier parmi nos victimes... »

 

Le JMO du régiment, à la date du 31 mars 1915, mentionne la citation dont est l'objet Georges Foulon en précisant qu'il a été blessé et non tué le 19 février. La fiche matricule fait d'ailleurs état d'une « cicatrice adhérente au tympan gauche ».

La confirmation de la captivité de l'officier mayennais viendra de la publication dans la « Gazette des Ardennes » du 7 mai 1915 d'une liste de prisonniers où apparaît Foulon Georges, lieutenant, Grazay, Mayenne, inf 130.

La fiche matricule fait référence à 3 lieux d'internement : Stralsund (Mecklembourg-Poméranie occidentale), Gütersloh (Rhénanie du nord-Westphalie) et Halle (Saxe-Anhalt).

L'abbé Foulon sera finalement rapatrié le 3 décembre 1918 et fera son retour au 130e RI le 5 février 1919.

Il ira habiter Saint-Hilaire-du-Maine en 1919, Ernée en 1923 puis Désertines en 1928.

Georges Foulon sera définitivement rayé des cadres en octobre 1938.

 

 

Sources :

 

- Echo de la Mayenne, Archives Départementales de la Mayenne, 1Pe 34/73

- JMO du 130e RI, SHD Terre, série 26 N  687/1

- Semaine Religieuse du Diocèse de Laval, BMP Albert Legendre (Laval)

- Fiche matricule de Georges Foulon, Archives Départementales de la Mayenne  R1958

 

 

 

 

 

 


06/01/2013
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Les archéologues en Mayenne Morts pour la France

 

 

 

 

Pour continuer cette étude des Morts pour la France membres de sociétés mayennaises, voici les adhérents de la Commission Historique et Archéologique de la Mayenne fondée en 1878. Une rapide étude des numéros d'après guerre permet d'en dresser la liste.

 

Maurice du Réau de la Gaignonnière, né le 19 avril 1881 à Poitiers (Vienne). Fils aîné d'un ancien Zouave Pontifical et combattant de 1870. Vice Président de la Jeunesse Catholique de la Mayenne. Deux fois blessé en 1914 et 1917. Croix de Guerre. Sous-lieutenant au 287e régiment d'infanterie Mort pour la France le 14 mai 1917 à Berry-au-Bac (Aisne).

 

Albert de Sars, né le 22 juillet 1875 à Saint-Loup-du-Dorat. Etudes au collège de Vaugirard puis Faculté de droit de l'Institut Catholique de Paris. Maire de Saint-Brice, conseiller d'arrondissement de Château-Gontier. Mobilisé au 124e RI puis lieutenant au 25e RIT, disparu le 28 septembre 1914 à Beaucourt (Somme).

 

Jean-Charles-Pierre Flament, né le 3 juin 1878 à Paris. Bachelier ès lettres au collège Rollin en 1895, entre l'année suivante à l'Ecole des Chartes. Licence d'Histoire en 1897. D'abord attaché au département des imprimés à la Bibliothèque Nationale, il devient en 1903 responsable des archives départementales de l'Allier. Nombreuses contributions au Bulletin de la Société d'émulation du Bourbonnais. En 1913, il prend en charge les archives départementales du Nord et la bibliothèque d'Arras. Mobilisé le 2 août 1914 au sein du 121e régiment d'infanterie de Montluçon en qualité de Sous-lieutenant de réserve. Blessé le 14 août 1914 à Blamont. Retourne au front dans les rangs du 413e régiment d'infanterie en qualité de capitaine. Mort pour la France le 1er août 1916 au Bois Fumin (Verdun).

 

Théodore-Lucien-Ernest Lécureux, né le 9 août 1880 à Brest. Etudes au lycée de Brest, puis Ecole des Chartes en 1903. Agrégation des lettres en Sorbonne. Après un court séjour à Paris comme enseignant suppléant de première, se retrouve en 1909 au lycée de Laval pour y enseigner la seconde. Se spécialise alors dans les anciennes peintures murales des églises mayennaises. Est ensuite muté au lycée de Nantes puis à celui du Mans. Nombreuses contribution dans le Bulletin de la Commission Historique et Archéologique de la Mayenne, dans la revue Moyen Age. Exempté de service militaire car d'apparence chétive, il s'engagea en octobre 1915. Engagé spécial à la 22e section d'infirmiers militaires puis rattaché à la Pharmacie centrale de Paris. Puis adjudant au 246e régiment d'infanterie. Collabore au journal L'Union des Armes. Mort pour la France le 4 juin 1918 à Moulin-sous-Touvent . Croix de guerre.

 

 

 

 

 

Sources :

  • Bulletin de la Commission Historique et Archéologique de la Mayenne, 1920.

 

 

 


30/12/2012
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