Le lycée de Laval


Caporal Georges Godivier

 

 

 

 

Né le 8 août 1895 à Laval. Ancien élève du Lycée. Affecté au 315e RI.

 

Après un premier séjour à Verdun d'août à septembre 1916, le 315e régiment d'infanterie remonte en ligne le 23 octobre 1916 dans la région de Douaumont, puis dans le quartier de la Couleuvre et du bois Albain en vue de l'offensive sur la côte du Poivre.

Dans la journée du 24 novembre 1916, l'infanterie allemande lance une trentaine de bombes à ailettes sur le point 0819. Ses mitrailleuses harcèlent le bois Albain et les débouchés est des Carrières d'Haudromont. Entre 6 et 9 heures, c'est un tir intermittent d'artillerie sur la 1ère ligne et sur les ravins de la Couleuvre, de la Dame et de la Goulette. Une centaine d'obus de 77 s'abattent sur les Carrières d'Haudromont. Le 315e RI aura 6 tués et 6 blessés. Georges Godivier sera parmi eux.

La relève du 315e par le 104e se termine à 23h00.

Le hasard veut que Georges Godivier fut tué le jour même où son camarade Emile Humbert venait le relever. Ce dernier lui aussi tombera 3 jours plus tard dans ce terrible secteur de Verdun (voir son portrait ci dessous).

 

 

 

 

 

Citation à l'ordre de la division :

« Le 24 novembre 1916, ses chefs ayant été tués ou blessés, avait pris le commandement de sa section et l'organisait sous un violent bombardement lorsqu'il fut tué en portant secours à des camarades ensevelis. Caporal particulièrement courageux et énergique ».

 

 

Sources :

 

- Historique du 315e RI

- JMO des unités concernées (manque celui du 315e RI) SHD Terre dans la série 26 N

- Annuaire de l'Association Amicale des Anciens Elèves du Collège et du Lycée de Laval


05/02/2012
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Le Lieutenant Emile Humbert

 

 

 

 

Né le 24 juin 1896 à Ernée. Fils d'Emile Humbert, gendarme, et de Marie Morvan. Entré au lycée de Laval en janvier 1907, il en sort en juillet 1914. Reçu à l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr, promotion « La Grande Revanche », il s'engage pour huit ans le 10 août 1914 à la mairie de Laval au titre du 124e RI. Caporal le 20 octobre.

Le 1er septembre 1914, Emile Humbert est affecté au dépôt du 117e RI du Mans pour y suivre les cours d'officier. Nommé sous-lieutenant le 5 décembre 1914 et dirigé le 11 janvier 1915 sur le 104e RI.

Blessé le 27 février 1915 à Perthes-les-Hurlus d'une balle à la cuisse droite.

 

 

 

 

 Fiche remplie par le lieutenant Emile Humbert

pour l'adhésion à l'Amicale des Anciens Elèves du Lycée de Laval.

(AD de la Mayenne Fond 490 J)

 

 

 

 

Après 7 mois d'hôpital à Vichy et 3 mois de convalescence, Emile Humbert rejoint le 104e RI le 20 janvier 1916 en Champagne.

Commandant de la 9e compagnie (3e bat.), il est nommé lieutenant le 20 novembre 1916. Le 104e régiment d'infanterie occupe les secteurs du ravin de la Couleuvre et celui des Trois Cornes depuis le début novembre. Le 24, l'unité remonte en ligne dans le même secteur, chargée de travaux offensifs en vue de l'attaque du 15 décembre 1916. Le 3e bataillon relève en 1ere ligne le 4e bataillon du 315e régiment d'infanterie.

Le lieutenant Emile Humbert est blessé d'une balle à la tête le 27 novembre 1916 en faisant exécuter des travaux d'approche en vue de la reprise de Douaumont. Les brancardiers divisionnaires prenaient les blessés à MF6 et même plus en avant. De là, ils les emmenaient aux carrières La Folie, puis, à la tombée de la nuit, les blessés étaient conduits à la sape Belfort où le service de santé les prenaient en charge pour les ambulances de Verdun et au delà, à Fontaine-Routon.

 

 

 

 

Le colonel Béringer, commandant le 104e RI, le vit avant son transport à l'ambulance et demanda pour lui la Légion d'Honneur. Elle lui fut remise à l'ambulance 12/20 de Fontaine-Routon. Emile Humbert décéda le 11 décembre 1916 et fût inhumé le lendemain dans le cimetière de Souhesmes-la-Grande (Meuse). Il venait d'avoir 21 ans.

 

 

 

 

extrait du JMO de la 5/55, février 17 (Merci à Michel)

 

 

 

Lettre du 15 mai 1917 du commandant Marchant, commandant le 3/104 à son père: « … j'aimais ce grand garçon droit, franc, au caractère enjoué, qui était du reste adoré de tous ses camarades comme de ses hommes. Je l'admirais pour son calme, pour sa bravoure. En tant que militaire, j'avais pour lui l'estime qu'un chef doit accorder à ceux qui avaient, comme lui, une notion si haute , si élevée, de son devoir. Aussi, grande fut ma peine lorsque j'appris sa blessure. Celle-ci fut pansée dans le plus bref délai, grâce au dévouement du docteur Mory, un bon ami de votre fils, qui, au péril de sa vie, vint lui prodiguer immédiatement ses services... ».

 

 

 

 

 Lettre du père du lieutenant Humbert à monsieur Ramard, secrétaire-adjoint de l'Amicale.

(AD de la Mayenne Fond 490 J)

 

 

 

Ordre de la brigade du 10 octobre 1916 : « Blessé à Perthes-les-Hurlus le 27 février 1915 en chargeant à la tête de sa section. A fait preuve dans les opérations du 11 au 23 novembre 1916 de courage et de sang-froid donnant à ses hommes l'exemple du mépris du danger ».

 

Citation à l'ordre du jour de l'armée : « Lieutenant (active) à la 9e compagnie du 104e régiment d'infanterie, jeune officier, d'un dévouement et d'un courage exemplaires. Déjà blessé et cité à l'ordre, a été à nouveau très grièvement atteint, le 27 novembre 1916 en dirigeant des travaux en première ligne, dans un secteur particulièrement actif » .

 

Croix de guerre avec palme. Chevalier de la Légion d'Honneur par décret du 17 février 1917.

 

 

Sources :

 

- Annuaire de l'Association Amicale des Anciens élèves du Collège et du Lycée de Laval

- Historique du 104e RI

- Fiche matricule AD de la Mayenne

- JMO des unités concernées dans la série 26 N

 

Merci aux camarades du Forum 14/18 concernant les renseignements sur l'ambulance 12/20

 

 

 


29/01/2012
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Henri Vannier

 

 

 

 

Né le 18 octobre 1890 à Saint-Brice, de Germain et d'Honorine Martin. Son père était le directeur de l'école primaire de Bais. Sort du Lycée de Laval en 1910, école préparatoire au lycée de Nantes. Ecole Spéciale Militaire de Saint- Cyr Promotion « Des Marie-Louise 1910-1914 ».

Affecté au 1er régiment d'infanterie colonial le 23 décembre 1913.

En août 1914, Henri Vannier appartient à la 5e compagnie commandée par le capitaine Lacourière. Le 1er RIC est rattaché à la 1ère brigade coloniale et à la 3e division infanterie coloniale.

 

Le 20 août 1914, la 3e DIC fait mouvement sur Meix-devant-Virton avec un détachement mixte (1er RIC, 1 batterie du 2e , ½ escadron du 6e Dragon). Il s'agit d'une étape de 27 km.

L'ordre d'opération pour le 22 août prévoit que la 3e DIC marchera sur Neufchâteau via Saint-Vincent, Rossignol et Les Fosses en une seule colonne.

Le temps est superbe et le brouillard s'est levé. Mais les hommes sont fatigués par deux marches de nuit consécutives. La distribution des vivres ne s'est faite que partiellement au petit matin. Le général commandant la 3e DIC prescrit avec insistance de ne pas se laisser accrocher par la cavalerie ennemie et de marcher vite.

Vers 7h00, le 1er RIC, avant-garde, débouche à Rossignol, traverse le village et s'engage dans la forêt par la route rectiligne.

Des coups de feu ne tardent pas à éclater d'un petit bois à l'ouest de la route, coté 353. Les Dragons du lieutenant de Massa se lancent à la poursuite de l'ennemi et se heurtent à une vive résistance. Le 1er RIC intervient et se déploie en tirailleurs de chaque côté de la route.

 

 

 

 

Fond de carte in Revue Militaire Française, mars 1930 

 

 

 

Cette route qui va de Rossignol à Neufchâteau traverse la forêt sur 5 km et débute par une côte légèrement accentuée sur 1500 m. Sur le sommet, l'avant garde de la 12e division allemande attend les français dans des tranchées bien dissimulées et défendues par des mitrailleuses.

Le 2e bataillon du 1er RIC marche en tête mais subit des pertes sensibles, exposé à des feux d'enfilade. L'artillerie est encore sur la route. Le feu de mousqueterie est donné à courte distance. L'ennemi est invisible et la forêt est trop dense pour favoriser toute manœuvre. Le 2/1 RIC après plusieurs assauts à la baïonnette ne peut enlever les tranchées allemandes. La forêt est très touffue, la vue est limitée et les cheminements difficiles.

Très vite tout le 1er RIC est engagé. Les trois chefs de bataillon tombent les uns après les autres et avec eux beaucoup d'officiers et de soldats. A la 8e compagnie, on ne retrouvera que 26 hommes, à la 7e ne reviendrons que 37 survivants. Les ¾ des unités sont fauchés.

Vers 11h00, les coloniaux tiennent toujours tête à l'ennemi dans la forêt.

Mais peu à peu, on se replie sur Rossignol et vers 14h00 les allemands sont maîtres des bois.

Vers 16h45, sous la pression d'un bombardement effroyable, les débris du CAC réussissent à franchir les lignes ennemies encerclant le village.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous ne savons pas à quel moment précis est tombé le sous-lieutenant Henri Vannier. Probablement au cours de la mêlée sanglante dans la forêt.

Sur le territoire de Rossignol ont été érigés en 1917 et 1918 trois cimetières sous l'autorité des forces allemandes d'occupation.

Henri Vannier repose aujourd'hui au sein de la Nécropole Nationale « Plateau », N°12.

 

 

Sources :

 

- Rossignol, Lieutenant-Colonel Pugens, in Revue Militaire Française, mars 1930

- JMO des unités concernées SHD Terre dans la série 26 N

- Fiche matricule AD de la Mayenne

- L'invasion allemande, chanoine Schmitz et dom Nieuwland, librairie d'art et d'histoire, 1924, tome 8

 

 


08/01/2012
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Vie et mort de Paul Lintier 1893 - 1916

 

 

Dominique Rhéty, grand spécialiste de Paul Lintier, nous a fait l'amitié de dresser pour nous le portrait de ce mayennais fou de littérature disparu dans les combats meurtriers du début 1916. Hommage admiratif.

 

 

 

Paul Lintier est sans doute le plus connu des poilus mayennais. Il nous a laissé un témoignage de premier ordre sur la guerre d’un artilleur de campagne.

Il nait à Mayenne le 13 mai 1893 dans une famille de notables locaux.

Son père, prénommé Paul lui aussi a fait prospérer, en association avec son frère Louis, le négoce de vin et spiritueux dont ils avaient hérité. Il a été maire de Mayenne de 1898 à 1910, et c’est Louis qui lui a succédé à ce poste.

Paul Lintier père est un radical-socialiste dont l’engagement au service de sa commune est encore aujourd’hui reconnu. Laïc convaincu il a beaucoup milité pour la loi de séparation des Eglises et de l’Etat en 1905. Veuf, il s’est remarié en 1892 avec Marthe, fille de son parrain en politique Ferdinand Lambert entrepreneur de travaux publics. Le couple aura deux enfants, Paul et une fille Marcelle. Il meurt subitement en 1910 pendant son mandat. Mayenne lui fera des funérailles grandioses.

Après l’école publique de Mayenne, Paul le fils, rejoint le lycée de Laval.

Là, il est l’hôte de la famille Tessier. Emile, le père, est professeur au Lycée. Son fils Raymond, condisciple de Paul Lintier se dirigera vers la carrière des armes. Saint-Cyrien promotion des Marie-Louise il est mobilisé en 1914 comme officier au 51e RI. En 1939 il commande un régiment de chars en 1939, et finit général de brigade.

 

Paul Lintier lui a choisi une toute autre voie. Le Droit d’abord, sans doute plus par obligation familiale que par goût. Baccalauréat en poche, il part pour la Faculté de Lyon où professe son oncle maternel Edouard Lambert. Ce dernier l’héberge dans son appartement rue Sully que le neveu partage avec ses deux fils dont l’ainé, René, étudiant en Droit lui aussi, connaitra le même sort fatal que son cousin. Mobilisé en 1916 au 134e RI il disparaitra en 1918 dans l’Oise.

 

 

 

 

 

Mais le jeune Lintier a surtout la fibre littéraire. En 1911, à dix-huit ans, il a déjà fait paraître Un propriétaire et divers autres menus récits petit recueil de contes qu’il dédie à la mémoire d’Emile Tessier. Très engagé dans la vie culturelle lyonnaise il devient rédacteur en chef de la revue Lyon-Etudiant et, le soir, fréquente un cercle d’artistes, peintres, écrivains et poètes en devenir réunis autour d’un singulier personnage dont il vient de faire la connaissance : Henri Béraud. Ce dernier raconte leur rencontre dans un de ses ouvrages autobiographiques, Qu’as-tu fait de ta jeunesse ?, qu’il faut lire. Béraud sera mobilisé comme lieutenant au 48e RAC.

En 1913, en même temps qu’il obtient sa licence en Droit Lintier publie Un Croquant. Au grand dam de son oncle Edouard, il renonce alors à une carrière de juriste toute tracée pour ne se consacrer qu’aux Lettres et, devançant l’appel, s’engage au 44e RAC du Mans, affecté à la 11e batterie dont un des officiers est le lieutenant de Mazenod qu’il retrouvera plus tard. Il y noie son ennui dans l’écriture.

Début 1914 parait la plaquette consacrée à leur ami peintre lyonnais Adrien Bas, préfacée par Henri Beraud.

 

 

 

 

Cependant, le 1er août 1914, par une chaude après midi, un événement aussi redouté qu’attendu vient rompre la monotonie de la vie de caserne, la mobilisation générale. Quelques heures plus tôt, il espérait encore. C’est la guerre ! On le sait ; tout le dit ; Il faudrait être fou pour ne pas croire à la guerre. Malgré tout, on se sent à peine ému : on ne croit pas. La guerre, la grande guerre européenne, ce n’est pas possible ! Pourquoi pas possible ? Le sang, l’argent, tant de sang, tant de sang ! Et puis, si souvent déjà on a dit : c’est la guerre, et c’était la paix qui continuait. La paix va continuer encore. L’Europe ne se changera pas en charnier parce qu’un archiduc autrichien s’est laissé assassiner. […] Toujours rien. Il est midi. On attend. Si cette fois encore ce n’était qu’une fausse alerte ! 

 

 

 

 

 

Sur ces mots débute Ma Pièce, premier opus qui vaudra à son auteur une célébrité qui, si elle reste relative, n’en est pas moins constante. Ce livre est une chronique à l’intérêt documentaire inégalé des événements et de la vie quotidienne d’une batterie de 75. Mais, dit Jean-Norton Cru, Lintier fait plus que nous renseigner sur l’artilleur : il nous révèle quelque chose d’essentiel sur le soldat, non pas seulement celui de cette guerre mais celui de toujours, quelque chose que personne n’a jamais exprimé plus complètement, plus éloquemment que lui. L’appréhension du lendemain, la hantise de la mort, le désir de voir briller le soleil du jour suivant.

Le mieux est encore de lire Ma Pièce qui nous fait revivre les étapes du parcours des régiments mayennais durant les deux premiers mois de la guerre. En effet, la 11e batterie du 44e RAC est une des constituantes de l’Artillerie du IVe Corps d’Armée dont fait partie la 8e division à forte composante mayennaise.

Le 22 septembre 1914 Paul Lintier est blessé à la main près de Fresnières. Alors qu’il court vers l’ambulance, le capitaine de Brisoult, commandant la batterie est tué à son poste. Lintier lui dédiera Ma Pièce. Au poste de secours on parle de l’amputer du pouce. Il s’enfuit vers une autre ambulance à Canny-sur-Matz. Il sauve son doigt et se retrouve chez lui, à l’hôpital de Mayenne où il rencontre Marcel Audibert, soldat du 102e RI, blessé le 15 septembre. Ce dernier deviendra un des premiers critiques littéraires au sein du Crapouillot de Jean Galtier-Boissière. Après la guerre, Marcel Audibert reprendra sa brillante carrière de magistrat.

Profitant d’une convalescence dans sa ville natale, Paul remplace le directeur de Mayenne-Journal, Victor Bridoux éditeur de Un propriétaire, mobilisé comme sergent-fourrier au 279e RI et publie dans la presse locale des petits textes ayant la guerre pour sujet.

Au dépôt où il attend sa réaffectation, Lintier est promu brigadier le 1er avril 1915 et retourne au front, d’abord dans une Section de Munitions. Il commence alors la rédaction d’un nouveau carnet qui deviendra Le Tube 1233.

Dans cet ultime ouvrage, il nous emmène en Champagne, sur les crêtes des Vosges alsaciennes battues par l’artillerie allemande, sur le front de la Seille si tranquille. Il nous fait assister à la mort de « Faine » de Belivier et enfin à la sienne.

 

 

 

 

 

 

Nommé Maréchal-des-Logis le 18 septembre 1915 il devient chef de la 2e pièce de la 29 batterie du 44e RAC commandée par le capitaine de Mazenod. Cette unité fait partie du groupe de renforcement, artillerie divisionnaire de la 129e division nouvellement crée.

C’est à ce poste qu’il sera tué le 15 mars 1916, dans un secteur réputé calme du front de Lorraine, près du village de Jeandelaincourt. Des circonstances de sa mort, nous avons plusieurs témoignages dont celui du capitaine de Mazenod dans Les Etapes du sacrifice. Préférons-lui cet inédit, extrait du carnet de Joseph Neveu, téléphoniste à la batterie.

 

 

 

 

 

Parmi les souvenirs de Joseph Neveu, une photographie troublante lorsqu’on relit la dernière page du Tube 1233. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par recoupement entre Le Tube 1233, Les étapes du sacrifice, le carnet de Joseph Neveu et le JMO du groupe ont peut raisonnablement déduire que Paul Lintier a été tué dans ce secteur.

 

 

 

 

 

 

Son corps est transporté à quelques kilomètres de là, à l’hôpital de Faulx. Il sera inhumé une première fois le 17 mars 1916 dans le cimetière de ce village. En 1921, sa famille souhaitera le ramener à Mayenne. Il y repose depuis, dans le caveau familial où l’attendait son père.

 

 

 

 

 

 

Son œuvre lui survivra. En 1917 Le Crapouillot annonce la parution du Tube 1233 et en publie en avant-première quelques extraits. Marcel Audibert rendra un vibrant hommage à l’œuvre de celui qui fut pendant quelques mois, son camarade de chambre à l’hôpital de Mayenne : Il forme avecMa Pièce un admirable diptyque, dont les deux pièces ont chacune leur originalité, mais avec un air de famille auquel on ne se trompe pas. Et pourtant il y a une dissemblance [...] Il y avait dans Ma Pièce un bel enthousiasme juvénile [...] le Tube 1233 est un livre plus grave, bien plus grave [...] C’est que depuis des mois, hélas ! LINTIER avait souffert. Ce qui restait en lui d’enthousiaste jeunesse avait fait place à une acceptation clairvoyante, grave et résignée, de la fatalité, quelle qu’elle dut être.

 

 

 

 

 

 

Contrairement à Ma Pièce, deux passages du Tube 1233 seront censurés. Qu’avait-il pu écrire qui justifie les coups de ciseaux d’Anastasie ? Rien de très dangereux au regard d’aujourd’hui,un instant de colère contre les embusqués des usines de fabrication d’obus, un moment de doute et de découragement.

 

 

 

 

 

 

La famille et les amis, sa sœur Marcelle, l’oncle Edouard Lambert et Henri Beraud en tête s’attacheront à faire connaître et reconnaître l’œuvre talentueuse de leur jeune parent et ami. Dans la presse, l’engouement sera considérable. L’écrivain Octave Mirbeau déclarera même un temps vouloir apporter sa voix à Ma Pièce pour le Prix Goncourt 1916. Dès cette année ce livre sera traduit en Espagne, puis à partir de 1917 en Angleterre, aux Etat-Unis, aux Pays-Bas, en Suède et au Danemark.

Aujourd’hui, même si le temps a un peu émoussé sa renommée, Paul Lintier garde une place de choix dans la bibliographie consacrée à la Grande Guerre.

 


05/11/2011
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Le chef de bataillon Gaston Sonnet

  

 

 

 

 

Né le 22 janvier 1868 à Cossé-le-Vivien. Sorti du Lycée de Laval en 1886. Engagé volontaire pour 5 ans à la mairie de Laval au titre de l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr le 27 octobre 1887. Promotion "De Tombouctou".

Nommé sous-lieutenant au 70e RI le 1er octobre 1889. Lieutenant le 15 décembre 1891. Capitaine le 2 avril 1900. Passé au 160e RI le 7 avril 1901, puis au 115e RI le 10 août 1905. Chef de bataillon au 125e RI le 23 décembre 1913.

 

Les premiers éléments du 125e RI quitte Poitiers le 5 août 1914. Gaston Sonnet commande le 1/125.

Le 24, le régiment est engagé à Réméréville. A son arrivée dans le village, le 125e est accueilli par les obus ennemis qui éclatent à la sortie sud. Le 1er bataillon, qui marche en tête de colonne, se porte vers le nord de la côte 305 du bois de Faux et se heurte très rapidement à des tranchées organisées sur les pentes qui descendent du bois. Une vive fusillade se déclenche et fauche les rangs. Le 1/125 réussit pourtant à s'approcher à 100 mètres de la lisière du bois de Faux mais doit s'y retrancher bloqué par le feu ennemi. La fusillade cesse vers 21h00. Les troupes passent la nuit sur le terrain.

 

 

 

Extrait de carte in "Les Marais de Saint-Gond", Charles Le Goffic, Plon 1916

 

  

 

Le 8 septembre 1914, l'unité est lancée dans la bataille de la Marne. Les 1er et 3e bataillons prennent positions au nord de Connantray.

Le mercredi 9 septembre, le régiment est maintenu sur les hauteurs au sud-est d'Oeuvy, près de la Fére-Champenoise, en réserve d'armée. Les hommes creusent des tranchées à l'est du village. Dès 5 heures du matin, un violent bombardement écrase les positions françaises.

Vers 7 heures, c'est un déluge de feu qui s'abat sur les positions du 1/125. Les pertes sont importantes notamment à cause des obus de gros calibre. Le chef de bataillon Gaston Sonnet succombe à ce bombardement.

 

Son corps repose aujourd'hui au sein de la Nécropole Nationale « Fére-Champenoise » N°1743.

 

 

 

 

Citation :

« A obtenu dans les premiers combats livrés par le régiment le meilleur rendement de son bataillon auquel il avait communiqué sa bravoure et son entrain. S'est distingué tout particulièrement les 24 et 25 août. Le 9 septembre a donné pendant plusieurs heures l'exemple du plus grand calme et d'un mépris complet du danger sous un feu des plus violents d'artillerie et d'infanterie restant toujours à l'endroit le plus exposé. A été tué d'un éclat d'obus ».

Croix de guerre avec palme.

 

 

Sources :

 

  • Historique du 125e RI

  • Fiche matricule AD de la Mayenne

  • JMO des unités concernées SHD Terre dans la série 26 N

 

Merci à Daneck pour la photographie de la sépulture du Commandant Sonnet.


09/10/2011
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