Le capitaine Emile Lonfier

 

 

 

 

 

 

 

Né le 29 juillet 1882 à Laval de Jules et Gripon Françoise. Elève au Collège de l'Immaculée Conception de Laval puis à Sainte-Croix du Mans. Ecole Sainte Geneviève (1900-1903).

Admis à l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1903. Promotion « de la Tour d'Auvergne 1903-1905 ».

Sorti sous-lieutenant et affecté en octobre 1905 au 44e régiment d'infanterie. Lieutenant en 1907 et passé au 72e régiment d'infanterie.

En août 1914, Emile Lonfier est officier à la 3e compagnie (1/72).

Le 72e RI quitte Amiens le 5 août 1914 en direction de la Belgique. Il est engagé à Virton à la ferme du Hayon le 22.

A partir du 24 août 1914, c'est une succession de retraits face à la pression allemande : Thonne-la-Long, Montmédy. On franchit la Meuse le 26 à hauteur de Mouzay et fait étape à Beauclair et Halles.

 

 

 

 

Fond de carte géoportail 

 

 

 

Le 27 août 1914, au milieu de la matinée, le 72e régiment d'infanterie se rassemble aux lisières de la forêt de Dieulet, remontant un peu au nord. Au réveil la pluie tombait drue mais désormais le temps est plus clément. Vers 17h00, le régiment est désignée pour effectuer une contre-attaque sur Cesse que les Allemands viennent d'atteindre. Le but est de rejeter l'ennemi dans la Meuse. Dès 16h30, les 5e et 6e batteries du 42e RAC avaient pilonné la lisière est de Cesse et les pentes de la rive droite de la Meuse depuis la côte 218.

On doit alors traverser la forêt de Dieulet et le rythme est lent. Les bois sont sombres et humides. Les compagnies ne sont en place que vers 19h30.

Le 1er bataillon se trouve immédiatement engagé. Il arrive à atteindre la ligne de chemin de fer qui relie Cesse et Luzy malgré une double haie très solide. Les batteries du 42e RAC continuent de matraquer les forces ennemies au delà du village. La rue centrale de Cesse se trouve bloquée par des barricades et des positions de mitrailleuses allemandes. Certaines unités entrent pourtant dans le village et atteignent le cimetière jusqu'à ce que l'ordre de retrait leurs parviennent. Il faut alors rebrousser chemin dans le noir absolu.

Dans la forêt, la relève des blessés s'avère difficile. Il faut secourir de nuit à travers des bois défoncés, épais et impraticables. L'ambulance 3 du 2e CA à Buzancy à organisé dans la journée du 27 août l'évacuation de 1840 blessés par convois sanitaires automobiles sur Granpré pour continuer l'évacuation par train sur Châlon et Rennes et par train spéciaux sur Vouzier.

 

 

 

 

 L'hopital de Vouziers sous occupation allemande. On remarque deux soldats français. 

Est-ce à cet endroit que le capitaine Lonfier succomba le 28 août ? (DR)

 

 

 

C'est au cours d'une reconnaissance que le lieutenant Lonfier est blessé. Etait-ce dans le village même de Cesse ? Deux de ses hommes allèrent le chercher dans les lignes allemandes et l'emmenèrent probablement au poste de secours régimentaire. Emile Lonfier décède à l'hôpital annexe de Saint-Louis à Vouziers le 28 août 1914 alors que sa brillante conduite lui avait valu l’obtention du grade de capitaine. L'acte de décès ne sera rédigé que le 29 au matin. Les deux signataires sont civils, directeur d'école pour l'un, employé communal pour l'autre.

Emile Lonfier aurait été enterré par les autorités allemandes dans le cimetière de Vouziers, tombe « spéciale » N°3. Aujourd'hui, une sépulture lui est consacré au cimetière de Laval.

 

 

 

 

 L'Echo de la Mayenne, édition du 15 octobre 1914.

 

 

 

Ses hommes disaient de lui que « C'était un chef estimé entre tous : il était de ceux avec qui l'on va partout et pour qui l'on ferait tout, même l'impossible ».

Sa mère le décrivait ainsi : « Esprit fin, âme élevée, nature sympathique et généreuse, il ne paraissait vivre que pour ses soldats et ne semblait même n'avoir qu'un but, un souci : leur donner son âme et faire passer en eux quelque chose de son savoir et de son patriotisme. C'est ainsi que, dans les longs hivers passés dans les forts de l'Est (où il était en garnison), il établit l'école du soir, coopérative, conférences, séances de projection : tout lui était bon, tout servait sa pensée ».

 

Sources :

 

 

 

 

 

 



01/01/2012
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