Victor Piquet 155e RI

 

 

 

 

Né le 29 mars 1889 à La Röe de Victor Piquet et Marie Jaguelin. Cultivateur avant guerre. Service militaire au 115e régiment d'infanterie en 1910/1912.

Rappelé à l'activité par le décret de mobilisation générale du 1er août 1914. Passé au 103e RI le 3 février 1915. Réaffecté au 115e RI le 27 février 1915. Evacué malade le 3 septembre 1915 et rentré au dépôt le 6 avril 1916. Passé au 155e régiment d'infanterie le 20 juin 1916 alors que l'unité est en ligne à la Tête de Vache. Blessé le 12 novembre 1916 à Saillisel dans la Somme lors de la prise du village par son régiment « plaie mollet droit par éclat d'obus ». Rejoint son corps le 16 février 1917.

Victor Piquet se fait remarquer lors de l'offensive du 16 avril 1917 sur l'Aisne, puis lors de l'attaque de Beaumont, près de Verdun, le 26 août 1917.

Nommé caporal le 25 avril 1917 puis sergent le 5 septembre 1917.

 

Son attitude au cours de l'offensive du 10 août 1918 sur Conchy-les-Pots et le Bois des Loges lui vaudra une citation à l'ordre du corps d'armée. Il sera blessé le 12 août par éclat d'obus à la tête et à l'avant bras droit.

 

 

 

Fond de carte SHD Terre 26 N 603/8

 

 

 

 

Citation à l'ordre de la 165e DI du 29 avril 1917 :  « Très brillante conduite au feu pendant les combats du 16 au 20 avril 1917 ».

 

Citation à l'ordre de la brigade du 1er septembre 1917 : « Excellent gradé, très courageux. S'est fait remarquer par sa belle conduite au feu dans les combats du 20 et 26 août 1917 ».

 

Citation à l'ordre du 34e CA du 24 août 1918 : «  Sous-officier pionnier dont la conduite a été remarquable au cours des combats du 10 au 14 août 1918. Son chef de service ayant été évacué avec la plus grande partie de son personnel dès le début de l'attaque, a pris lui même la direction du transport des munitions avec les 8 hommes qui lui restaient. Blessé a refusé de se faire évacuer et est resté jusqu'au bout à son poste montrant ainsi à tous les plus belles qualités de dévouement et d'esprit de sacrifice ».

 

Décorations : Croix de Guerre 1 étoile de bronze, 1 étoile de vermeille, 1 étoile d'argent.

Médaille Militaire par décret du 29 décembre 1924.

Chevalier de la Légion d'Honneur en 1938.

Décédé vraisemblablement en 1971.

 

Sources :

 

- Fiche matricule AD de la Mayenne

- Historique du 155e RI

- JMO des unités concernées SHD Terre dans la série 26 N


03/03/2012
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Albéric Leblanc de Boisricheux

 

 

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Né le 24 juin 1880 à Pommerieux, fils d'Albéric Leblanc de Boisricheux et de Louise Mercier des Loges. Entré à l'Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr en 1901, Promotion « du Centenaire de la Légion d'Honneur ». Sous-lieutenant au 71e RI en 1903, lieutenant en 1905. Affecté au 125e RI en 1908, au 20e régiment d'artillerie en 1909, puis au 49e RAC en 1913.

En août 1914, le capitaine de Boisricheux commande la 5e batterie du 2e groupe/49.

A la date du 4 il écrit à sa sœur :  « ...je pars samedi pour la frontière de l'est et, à partir de ce moment, je serai entièrement entre les mains de la Providence... Je pars avec une grande confiance... confiance au point de vue de la lutte, confiance au point de vue de mon avenir, confiance au point de vue spirituel. Je me suis mis, dès l'annonce de la mobilisation, en règle avec Dieu, et je suis prêt à faire mon devoir et à affronter la mort sans crainte. »

 

C'est en Champagne qu'il obtient d'être cité à l'ordre de l'Armée : « Le 28 août, n'a pas hésité, sous un feu violent, à pousser ses pièces à bras jusqu'à la crête pour atteindre des tirailleurs ennemis qu'il a ainsi contribué à repousser ; s'est maintenu pendant toute la soirée à moins de 500 mètres de l'infanterie ennemie sous la seule protection de deux sections. Est resté sur sa position pendant 3 jours sous un feu violent et meurtrier de l'artillerie lourde ennemie. Légèrement blessé à son poste ».

Lors de la bataille de la Marne, il se fait remarquer à Mondement.

 

  

Le secteur du 2e groupe. Fond de carte SHD Terre 26N992/8

 

 

 

Dès le mois d'octobre 1914, le régiment occupe le secteur d'Ypres en Belgique.

Le 9 mai 1915, la 152e DI reçoit l'ordre de s'emparer du carrefour des cinq chemins. C'est la 4e brigade marocaine qui est chargée de prendre la position. Le 49e RAC a pour mission de préparer l'assaut. Les 3 groupes effectuent un tir d'efficacité à 13h45, puis un tir rapide de 14h25 à 14h30, puis enfin allongent leurs tirs. La zone visée est le carrefour lui même (à l'ouest de la côte 29), au croisement des routes Ypres/Pilkem et Boesinghe/Wieltje.

Pendant l'attaque, le poste de commandement du 2e groupe dirigé par le capitaine Naud (il fait alors fonction de chef d'escadron), où se trouvent le capitaine de Boisricheux et les téléphonistes, est incendié par un obus qui éclate dans la cave. Le capitaine Naud est grièvement blessé, le capitaine de Boisricheux mortellement atteint, le téléphoniste Néret (4e batterie) est tué. Tous les autres téléphonistes sont blessés.

Les deux tentatives d'attaque de l'infanterie, à 17h00 puis 19h00 échouent toutes deux.

 

 

 

 Les décorations du capitaine de Boisricheux (collection privée)

 

 

 

 

Les capitaines Naud et de Boisricheux sont immédiatement transportés à l'ambulance 4M à Saint-Sixte (5km nord de Poperinghe) au couvent des trappistes. Avec un sang froid extraordinaire, le capitaine de Boisricheux dicte une lettre d'adieu à son épouse et demande les secours de la religion. Selon le Père qui l'assista, « Il les reçut avec une grande foi et une entière résignation à la volonté divine ; il était gravement blessé à la tête, au dos et aux jambes ; mais, à mon admiration, malgré ses grandes souffrances, jusqu'à la fin il ne poussa pas une seule plainte ».

 

Le capitaine de Boisricheux meurt le 10 mai à 1 heure du matin au couvent de Saint-Sixte des suites de ses blessures. Inhumé à Pommerieux.

 

Chevalier de la Légion d'Honneur : « Officier de grand mérite, blessé le 30 août 1914. Cité à l'ordre de l'armée pour sa belle conduite aux combats de la Marne, blessé très grièvement à son poste de commandement au combat du 9 mai 1915 ».

 

 

Sources :

 

- Livre d'Or de l'Ecole St Joseph de Lille (Merci à Laurent pour sa communication)

- JMO des unités concernées SHD Terre dans la série 26 N


26/02/2012
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La mort de l'abbé Bertrand 2e partie

 

Nous avons déjà évoqué ici la fin tragique du lieutenant Bertrand, commandant la 5e compagnie du 124e RI lors de l'attaque d'Andéchy. Voici le témoignage du soldat Robert envoyé au curé de Saint-Germain-de-Coulamer peu après les combats et qui relate dans le détail ce que furent les dernières minutes du prêtre-soldat.

 

 

« Vous me demandez à quelle heure M. le lieutenant Bertrand a été blessé. Il était environ 10 heures du matin lorsque la compagnie est partie en avant. Le lieutenant était à droite de ma section qui est la première. Nous étions sur la droite le long de la route de Guerbigny à Andéchy, à 400 m des tranchées, à 600 mètres d'Andéchy, à 30 mètres de la route. Les balles et les obus tombaient à torrents. Vers midi, le lieutenant était à côté de moi, à ma gauche, couché sur le ventre, les bras croisés devant sa tête, et son sac sur la tête. Tout à coup, j'ai reçu de la terre en pleine figure. Je dis au lieutenant : « Nous ne sommes toujours pas encore morts, cette fois-ci ». A ce moment, il lève la tête et me dit : « C'est toi mon pauvre Robert, qui est là ? ». Je réponds :  « oui, mon lieutenant ». Il me dit : « Mon pauvre ami, emporte moi, je suis blessé ». Je lève la tête et me retourne vers lui. Le sang sortait gros comme le petit doigt provenant d'une balle qui lui a traversé la tête juste au milieu du front, un peu au dessus. A ce moment, je demande à un de mes camarades de l'emporter. Ce camarade, lui aussi, est tué, le pauvre malheureux, mais à ce moment, il n'avait rien. Il lève la tête, me regarde, et n'a pas osé se lever à cause des balles qui pleuvaient à torrent. A ce moment le lieutenant me dit : « Je suis perdu. Va dire au commandant, que le lieutenant V et moi sommes blessés ». Il fait alors demi tour à quatre pieds sur les mains et les genoux en me disant : « Mon pauvre Robert, je vois bien je vois bien que je suis perdu. Je vais aller pendant que je vais pouvoir ». Il a fait peut être dix mètres comme cela, moi le suivant à quatre pieds aussi. Voyant qu'il perdait trop de sang, je l'arrête. Je coupe les courroies de son sac, je lui couche la tête dessus et je lui fais son pansement. Je prends mon pansement que j'avais dans la poche de ma capote. Mais comme le sang jaillissait malgré cela, je lui ai lié la tête avec ma serviette de toilette. Là, le sang s'est tout de même collé. Je lui ai parlé, il ne m'a pas répondu. Comme l'on me visait toujours, je me suis couché à côté de lui. A ce moment, il râlait. J'ai été environ vingt minutes à côté de lui. Voyant qu'à ce temps il ne faisait plus signe de vie, là, je l'ai laissé. L'on m'a dit, le soir, que quelqu'un l'avait encore entendu. Pour moi, c'est faux. Nous sommes retournés le chercher, le soir. Il était bien mort. Le pauvre homme, c'était un père de famille pour nous ».

 

 

 

Un autre homme du 124 raconte à sa mère les funérailles de l'officier derrière la ligne de front.

 

 

« Nous avions comme lieutenant un prêtre nommé Bertrand. Il était sergent de réserve à la 6e compagnie, au début de la campagne. Il était devenu adjudant, sous-lieutenant, lieutenant à la 5e et était proposé pour le grade de capitaine. C'était un excellent garçon, très gentil et très aimé, d'une bravoure à toute épreuve. Le 4 novembre à l'attaque d'Andéchy, il fut tué.

Nous avons assisté aujourd'hui (7 novembre), à son enterrement dans le petit cimetière de Guerbigny. Je n'ai jamais assisté à une cérémonie aussi impressionnante. Toute la compagnie y était en armes, sans compter de nombreux autres soldats et des officiers. Il y eut un service religieux à l'église. Des bouquets avaient été disposés sur son cercueil. Nous l'avons conduit au cimetière. Un prêtre a fait un petit discours fort impressionnant, d'autant plus impressionnant que des batteries tiraient à ce moment sur des positions allemandes, et qu'on entendait le ronflement des obus sur nos têtes. Un officier de la 6e a fait également un discours.

Beaucoup de soldat pleuraient. Un vieux décoré de 1870 s'essuyait les yeux avec son mouchoir. Des habitants de la localité étaient venus assister à la cérémonie.

Ce spectacle m'a tellement impressionné qu'aussitôt arrivé au cantonnement où nous sommes rentré aujourd'hui, je me suis empressé de vous le raconter ».

 

 

 Sources :

 

- Semaine religieuse du Diocèse de Laval 1914

 

 

 

 


18/02/2012
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Le caporal abbé Baptiste Houdayer

 

 

 

 

Né le 23 avril 1888 à Laval au sein d'une famille profondément chrétienne. Son père était menuisier dans cette ville. Baptiste Houdayer prépare son sacerdoce au Petit-Séminaire de Mayenne puis au collège de l'Immaculé-Conception. Membre assidu du Cercle de Beauregard où il exerce ses goûts de musicien et ses talents de dessinateur. Prêtre-professeur à l'Immaculée-Conception de Laval et chef de Musique.

A la mobilisation, l'abbé Baptiste Houdayer rejoint le 124e régiment d'infanterie comme caporal. D'abord employé au dépôt pour l'instruction des jeunes recrues, il rejoint rapidement le front. Il est alors affecté à la 7e compagnie du 124e (II/124).

Depuis le 25 septembre 1914, le régiment occupe le secteur au nord de Carrepuis, entre la route de Nesles et Goyencourt. Le lendemain, le bataillon de Kerguenec (II/124) occupe avant le jour les tranchées ébauchées par le génie face à Gruny, en liaison à droite le 130e RI, et à gauche avec la 16e brigade. Le I/124 est en seconde ligne au nord-est de Carrépuis. Le III/124 est à Goyencourt.

 

 

 

 

 Fond de carte SHD Terre 26 N 109/1

 

 

 

Le 27 septembre 1914 est une journée assez calme. Des obus de 77 tombent sur les tranchées et sur le village, les gros obus arrosent également les réserves et la sortie est de Roye.

Le caporal Baptiste Houdayer est blessé au matin par un éclat d'obus et restera sur le champs de bataille jusqu'au soir. L'ambulance 6 fonctionne au pensionnat Bertin à Roye avec une annexe au collège à côté des ambulances 3 et 4. Evacué d'abord sur Roye, il est dirigé ensuite sur l'hôpital auxiliaire de territoire N°1 de l'abbaye de Marmoutier près de Tours. Sa blessure grave nécessita l'amputation de sa jambe. Finalement, l'abbé Houdayer décède le 9 octobre 1914 à l'age de 26 ans d'une septicémie.

Les funérailles eurent lieu dans la chapelle de l'Immaculé-Conception le 13 octobre 1914. La levée du corps fut faite par le curé de Saint-Pierre et la messe fut célébrée par le chanoine Hoinard, supérieur de l'établissement. L'abbé Houdayer fut inhumé au cimetière de Laval.

 

 

 

 

 

 

Sources :

 

- Historique du 124e régiment d'infanterie

- JMO des unités concernées dans la série SHD Terre 26 N

- Mémorial de la Grande Guerre

- Echo de la Mayenne, édition du 14 octobre 1914

- Semaine Religieuse du Diocèse de Laval, 1914


12/02/2012
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Caporal Georges Godivier

 

 

 

 

Né le 8 août 1895 à Laval. Ancien élève du Lycée. Affecté au 315e RI.

 

Après un premier séjour à Verdun d'août à septembre 1916, le 315e régiment d'infanterie remonte en ligne le 23 octobre 1916 dans la région de Douaumont, puis dans le quartier de la Couleuvre et du bois Albain en vue de l'offensive sur la côte du Poivre.

Dans la journée du 24 novembre 1916, l'infanterie allemande lance une trentaine de bombes à ailettes sur le point 0819. Ses mitrailleuses harcèlent le bois Albain et les débouchés est des Carrières d'Haudromont. Entre 6 et 9 heures, c'est un tir intermittent d'artillerie sur la 1ère ligne et sur les ravins de la Couleuvre, de la Dame et de la Goulette. Une centaine d'obus de 77 s'abattent sur les Carrières d'Haudromont. Le 315e RI aura 6 tués et 6 blessés. Georges Godivier sera parmi eux.

La relève du 315e par le 104e se termine à 23h00.

Le hasard veut que Georges Godivier fut tué le jour même où son camarade Emile Humbert venait le relever. Ce dernier lui aussi tombera 3 jours plus tard dans ce terrible secteur de Verdun (voir son portrait ci dessous).

 

 

 

 

 

Citation à l'ordre de la division :

« Le 24 novembre 1916, ses chefs ayant été tués ou blessés, avait pris le commandement de sa section et l'organisait sous un violent bombardement lorsqu'il fut tué en portant secours à des camarades ensevelis. Caporal particulièrement courageux et énergique ».

 

 

Sources :

 

- Historique du 315e RI

- JMO des unités concernées (manque celui du 315e RI) SHD Terre dans la série 26 N

- Annuaire de l'Association Amicale des Anciens Elèves du Collège et du Lycée de Laval


05/02/2012
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